Cartographie des AMPs sur la façade de la DIRM SA

On dénombre 67 aires marines protégées (AMP) au niveau de la façade Sud-Atlantique, dont deux parcs naturels marins : le PNM du Bassin d’Arcachon et le PNM de l’Estuaire de la Gironde et de la Mer des Pertuis. Ainsi, 45,2 % des eaux territoriales au droit de la façade Sud-Atlantique sont situées dans un périmètre d’au moins une AMP. Le réseau à l’origine très côtier, a été récemment complété au large.

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Les secteurs géographiques à enjeux
Quatre grands secteurs géographiques ont été identifiés :
- La mer des Pertuis et l’estuaire de la Gironde ;
- Le bassin d’Arcachon ;
- La côte basque et le littoral landais ;
- La zone hauturière ;


La Mer des Pertuis et l’estuaire de la Gironde :
Ce secteur, correspondant au périmètre du Parc naturel marin et marqué par la présence de 7 estuaires, est sous l’influence des panaches fluviaux qui, particulièrement formés en hiver, se déplacent naturellement vers le nord en conditions normales. Ainsi, le panache de la Gironde, plus grand estuaire d’Europe occidentale, affecte la majeure partie du territoire du Parc. Autre originalité du secteur, la présence des pertuis, ces zones côtières abritées par les îles (Oléron, Ré, Aix dans une moindre mesure) et au faible renouvellement des masses d’eau, abritent une richesse écologique majeur particulièrement fragile. Le maintien des services écosystémiques apportés par ce secteur dépend grandement de la qualité et de la quantité des apports en eaux douces ainsi que des activités maritimes et terrestres.

En continuité de grands marais littoraux, les estrans présentent une diversité de faciès : vaseux, sableux et rocheux sur une surface de plus de 500km². La pente quasi nulle des fonds (maximum 50m à 30km du rivage) et le contexte estuarien expliquent la présence de larges baies envasées. Ces vasières assurent des fonctions écologiques essentielles et majeures, grâce notamment à la forte productivité des micro-algues présentes à la surface. À marée basse comme à marée haute, les vasières constituent des zones d’alimentation de nombreux oiseaux d’eau côtiers (limicoles et anatidés) et présentent d’importantes nourriceries (pour les espèces commerciales et patrimoniales).

Parmi les autres habitats les plus remarquables, les habitats particuliers biogéniques comme les prés salés, les récifs d’hermelle et les herbiers de zostère naine occupent des surfaces très importantes à l’échelle de la façade Atlantique (respectivement de 18 %, 30 % et 25%) conférant à ce secteur une responsabilité nationale et mondiale pour leur préservation. Les vasières subtidales dans les Pertuis (prolongation des vasières intertidales) et au large de l’estuaire de la Gironde, mais également les récifs du plateau de Cordouan et au nord-ouest des îles (Oléron, Ré) sont d’une grande importance écologique.

Au cœur du golfe de Gascogne, ce grand secteur constitue un ensemble fonctionnel remarquable d’une haute importance pour les oiseaux marins et côtiers au niveau de la façade atlantique. En associant les parties côtières du continent et des îles, avec leurs zones d’estran et de haute mer, ce secteur est très favorable en période internuptiale aux regroupements d’oiseaux marins et côtiers essentiellement d’origine nordique.

Les poissons amphihalins(esturgeon, anguille, alose vraie et feinte, civelle, saumon, etc.) y accomplissent des étapes primordiales de leur cycle de vie notamment pour leur migration et leur alimentation. La Gironde présente la particularité d’être le seul estuaire de l’ouest européen possédant encore tout son cortège de poissons migrateurs amphihalins (11 espèces), et notamment la dernière population naturelle d’esturgeon européen, espèce en danger critique d’extinction au niveau mondial. Ce secteur est également un secteur important de frayère pour le maigre et pour l’alimentation des prédateurs supérieurs, mammifères marins et tortues. La diversité des formations géomorphologiques confère par ailleurs au secteur une importance halieutique particulière.


Le bassin d’Arcachon
Le bassin d’Arcachon constitue une lagune remarquable par ses paysages et son patrimoine naturel. Cette lagune à marée, l’une des rares d’Europe, est en perpétuel mouvement. Les échanges avec l’océan, les apports d’eau douce et les déplacements de bancs de sables créent une mosaïque de paysages : delta de la Leyre, prés salés, vasières coquillières, chenaux, dunes battues, presqu’île du cap Ferret, îlots sableux dont le banc d’Arguin à l’entrée du bassin, vasières à zostères… Ces divers habitats assurent des fonctions écologiques essentielles : zones de reproduction, de nourricerie, de reposoir, productions biologiques, drainage des eaux, piège à sédiments, recyclage de la matière…
Vers le large, l’ouvert du bassin relie la lagune à l’océan. Véritable « corridor écologique », ce lieu de passage permet à des espèces océaniques comme le phytoplancton ou les juvéniles de soles d’entrer dans le bassin, et à d’autres espèces – telles les anguilles – de poursuivre leur cycle de vie en mer.

La côte basque et le littoral landais
Par ses falaises plongeant dans l’océan Atlantique, la côte basque contraste avec le long littoral sableux des Landes. L’environnement marin du sud du golfe de Gascogne présente une richesse biologique particulièrement importante du fait de conditions océanographiques uniques (gouf de Capbreton, panache de l’Adour) mais également par sa position géographique située en limite de répartition, en zone tempérée, entre des peuplements boréaux (eaux tempérées froides) et méridionaux (eaux tempérées chaudes).



La zone hauturière ;
Encore méconnu, le large se compose de plusieurs zones.

Le plateau aquitain est composé de sables. Ces fonds sableux servent de nourriceries et de frayères pour quelques espèces halieutiques, tel que le merlu, le maquereau, la sardine et l’anchois. C’est également le lieu de vie de nombreux delphinidés. On trouve tout de même quelques particularités géomorphologiques telle que des structures rocheuses carbonatés formées par des émissions de méthane froid au sud (unique en France) et le plateau de Rochebonne.

Au-delà du plateau, la pente continentale, est par endroit entaillée par des canyons sous marins qui se prolongent jusqu’à la plaine abyssale. On trouve dans ses canyons une grande richesse écologique (antipathaires, gorgones, éponges, pennatules…). À l’extrémité sud, le canyon du gouf de Capbreton constitue une particularité au niveau mondial en raison de sa proximité à la côte.
Quant à la plaine abyssale du golfe de Gascogne, les connaissances sont très limitées. On y retrouve de grands cétacés, des delphinidés et certains oiseaux marins.

Au niveau du talus continental, les mammifères marins, comme le grand dauphin ou le marsouin commun, sont très inféodés au talus et a ses canyons. Il s’agit, selon l’Observatoire Pelagis, de zones extrêmement favorables a ces espèces.

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