Féminisation des métiers en mer : Rencontre avec trois lycéennes du lycée professionnel maritime de Ciboure

Sohane, Leny et Gwendoline, trois étudiantes du lycée maritime de Ciboure, ont accepté de répondre aux questions sur leur choix d’orientation professionnelle. Au cours des discussions, il est apparu que chacune d’entre elles s’est tournée vers le milieu maritime pour des raisons différentes. La première a développé sa passion de la mer suite aux vacances passées sur le voilier familial, la seconde souhaite intégrer la Marine nationale, considérant cela comme une bonne filière de départ. Enfin, la dernière, mordue de mécanique, a été séduite par les opportunités offertes par les métiers maritimes. Explorons les motivations concrètes qui ont guidé ces choix et les perspectives qu’elles envisagent dans le monde maritime. Ces trois jeunes femmes aspirent à des parcours de carrière bien définis. Capitaine, mécanicienne et plongeuse : des choix de métiers distincts, mais tous liés par une passion pour la mer. Néanmoins, des obstacles subsistent au sein de ces formations.

Les femmes se font rares, même si leur nombre est en constante augmentation depuis quelques années grâce au travail de terrain mené par les directions des lycées maritimes ainsi que la DIRM SA qui porte avec constance le sujet d’égalité hommes/femmes.

Ainsi, le prochain certificat de matelot pont préparé au lycée maritime de Ciboure et accesible en formation pour adultes, va accueillir à l’occasion de la prochaine promotion 50 % de femmes. Malgré un intérêt croissant des femmes pour les métiers de la mer, Sohane, Leny et Gwendoline partagent un même constat : le sexisme au sein de la communauté maritime et les préjugés autour de ces métiers constituent selon elles de réels freins pour l’intégration des femmes.

"Tu es une femme, ce métier n’est pas fait pour toi" – une remarque fréquente dans la vie de ces étudiantes en filière maritime, souvent freinées et dévalorisées en raison de leur genre. Elles savent que dans ce secteur, s’imposer en tant que femme est difficile. Les postes à bord des navires diffèrent de ceux des hommes, tout comme les salaires, et les problèmes d’équipement à bord ( sanitaires et douches mixtes). Cependant, ces étudiantes ne prennent pas en compte les remarques des uns et des autres. Confiantes en leurs capacités et en leurs projets d’avenir, elles n’ont qu’un objectif : changer les choses, faire évoluer les mentalités et transformer l’image d’un monde maritime où les femmes ont toutes leur place !

En effet, les métiers maritimes sont souvent victimes de préjugés. Jugés comme dangereux, très physiques et donc trop difficiles pour les femmes, ces filières sont confrontées à des problèmes de recrutement bien au delà des questions de genre. Selon les étudiants du lycée maritime de Ciboure, le monde maritime semble être une sphère à part, une réalité méconnue du monde terrestre. C’est cette image qu’elles souhaitent voir évoluer afin qu’on parle des métiers de la mer de façon positive, porteurs d’un avenir prometteur.

En conclusion, nous avons demandé à ces trois jeunes femmes les conseils qu’elles donneraient à une nouvelle arrivante. Leur réponse a été directe : "N’écoute pas les autres, ceux qui te rabaissent ne connaissent rien, crois en toi et écoute les bonnes personnes ». Ces paroles invitent à la confiance en soi, encourageant à ignorer les préjugés et à tracer son propre chemin dans le monde maritime, indépendamment du genre.

Ainsi, la voix des femmes dans le domaine maritime mérite d’être entendue avec plus de force encore, afin de construire un avenir où l’égalité des chances prévaut sur les préjugés du passé

Partager la page

S'abonner

Sur le même sujet